• Ironman France 2014, après quelques mois de préparationAprès quelques mois de silence où il a été difficile de tout concilier (travail, famille, sport, aléas divers...), je reviens faire un petit tour sur ce blog. Je m'étais fixé un petit défi en septembre dernier : participer à l'Ironman de Nice l'année de mes 40 ans. Après avoir demandé aux quelques personnes du club, autour de moi, susceptibles de m'accompagner dans l'aventure, je n'ai finalement pu compter que sur Julien Cornut, un ancien du club désormais suivi par Ben Pernet Coaching pour m'accompagner lors des sorties longues du printemps. Heureusement qu'il était là ! yes

    En terme de préparation, je me suis laissé guider par le livre de Guy Hemmerlin, de 0 à 226km que j'ai mixé avec des séances "maison" aimablement prêtées par Mick, mon vieil ami vendômois et coach du club local. Plus précisément, reprise régulière en novembre dernier pour accentuer les efforts à partir du mois de mars. J'ai trouvé qu'il y avait une vraie progressivité dans la manière d'aborder ces longues semaines et je n'ai pas eu de blessure, ni d'envie de tout balancer à un moment ou un autre. Cela devait plutôt bien me convenir, donc. Je n'avais prévu qu'une compétition (c'est peut-être pas beaucoup) et j'ai choisi de faire le L de Vendôme pour sa natation de 3000m (puisque je n'aime pas ça) et aussi car j'y ai mes marques et qu'il se passe le jour de la fête des mères : c'est donc l'occasion de lier famille et sport ! Dans les faits, j'ai eu beaucoup de mal à sortir du plan d'entraînement car je me sentais progresser de semaine en semaine. Participer à des compétitions nécessitait de sortir de cette routine que je trouvais rude mais agréable. Certains m'ont dit que je n'avais sans doute pas assez couru... C'est sans doute vrai mais je ne me suis pas blessé (ce qui est rare) et j'ai le sentiment qu'à mon niveau, il faut surtout aborder le marathon "frais" afin de ne pas être en train d'errer sur la Promenade des Anglais à la nuit tombante. Donc, pendant 4 mois, j'ai fait une moyenne de 15 heures par semaine en nageant deux fois, uniquement dans le groupe des "pas bons" du club, en courant 2 fois + 1 enchaînement et en roulant 3, voire 4 fois dans la semaine.

    Au niveau matériel, j'ai fait tout l'entraînement et les compétitions sur le même vélo : mon Venge, Specialized équipé de roues alu, les Shamal de chez Campagnolo. Certains ont trouvé mon choix bizarre au mois d'avril lorsque je leur ai dit que je ne prendrai pas mes roues full carbone. J'ai bien essayé de leur expliquer qu'il pleut toujours au dessus de moi et que je serai bien content de pouvoir vraiment freiner dans les descentes à Nice. Ils m'ont pris pour un fou, je crois.

    En tout cas, ce choix a été judicieux à Vendôme puisqu'il a plu durant toute la partie cycliste. Un vrai temps de Percheron vendômois ! Malgré ces conditions, j'étais assez content de moi : une natation en moins d'une heure, premier tour vélo rapide, second tour tempo Ironman et la course à pied à cette même allure sur un parcours rendu difficile par la boue.

    Les dernières séances du mois de juin, les préparations des élèves au Brevet, au Bac, les dernières corrections d'écrit et on arrive au fameux week-end niçois. Là, le vrai stress commence lorsque je vais récupérer mon dossard et que je me retrouve, avec mon 1m65 (quand je me tiens droit) au milieu de tous ces grands gaillards musclés et tatoués : pffff, qu'est-ce que je fais là avec ce corps de freluquet?... Heureusement, en nous rendant à la Pasta party, on croise un autre prof de lettres-histoire, Kevin, qui participe aussi. Ca me rappelle que je ne suis pas tout seul dans cette galère, même s'il a plus d'expérience que moi sur la distance.

    Le samedi passe vite entre le réveil musculaire, le dépôt du vélo et des sacs de transition, et puis boire, boire, car il fait super chaud. Après un repas laissant une belle place aux féculents en compagnie de Carole et d'Alexandra, ma sœur, venue assister Carole pour cette longue journée, je me couche tranquillement, mais ne dors pas, évidemment.

    Dimanche, à 3h30, le réveil sonne. Je ne suis pas surpris puisque j'ai du regarder ma montre toutes les dix minutes lors des trois dernières heures. Je mastique consciencieusement  mon gatosport, me prépare tranquillement, puis départ direction le parc. Il est 5h, on croise les derniers fêtards qui sortent des boites de nuit. Chacun se demande ce que l'autre fait là. Sitôt arrivé au parc, il y a déjà du monde, tout le monde est affairé à regonfler son vélo, à placer son compteur, ses ravitaillements.

     

    Ironman France 2014, après quelques mois de préparation

    Ça passe vite. Il est bientôt 6h25, c'est le départ des pros, puis ce sera le tour de tous les autres, nous. Ça fait du monde sur la ligne de départ. Le départ est donné, c'est la grande lessiveuse, pas évident de nager. J'ai l'impression de faire un peu n'importe quoi, je me demande ce que ça va donner au niveau du temps. Fin du premier tour, au moment de passer sur la plage, je regarde ma montre: 39 minutes, c'est bon, ça devrait aller pour moins d'1h20. Finalement, je sors en 1h17. On fait la queue pendant deux ou trois minutes afin de monter les marches et accéder au parc. Là, je prends soin de rincer les restes d'eau de mer et c'est parti pour 180km de vélo.

    Ironman France 2014, après quelques mois de préparation

    J'essaie de partir tranquillement, la journée va être longue. Dans la première montée, on ressent les premières gouttes d'eau. Je me demande s'il va vraiment se mettre à pleuvoir, je regarde le ciel, pas sûr. Cette légende selon laquelle un nuage noir me suivrait constamment, dès lors où je prends le départ d'une course s’avérerait-elle une réalité ? Les kilomètres passent, mon effort est régulier. Tout va bien, je mange, je bois, il m'arrive de pédaler. wink2

    Ironman France 2014, après quelques mois de préparation

    J'entame la dernière descente de la journée qui doit nous ramener vers Nice et peu à peu les quelques gouttes deviennent plus concentrées et nombreuses. Là, ça y est, c'est l'averse orageuse. Le sol ne fournit plus, ça devient vraiment glissant par endroit. Je rattrape une première personne à terre en train d'être prise en charge par les secours, puis une seconde, une troisième... Ça finit par faire pas mal de monde avec la peau râpée ! Comme tout le monde ralentit, ça crée des embouteillages. Pas facile de passer, du coup c'est encore plus dangereux. Un motard de la gendarmerie vient à notre hauteur avec le gyrophare et se place devant nous pour sécuriser notre descente. Maintenant, on va encore moins vite, on est vraiment sur les freins à 30 km/h : heureusement que j'ai mes jantes alu ! Que fait-on, on double, on prend le risque ? Personne n'ose et on essaie de rejoindre le bas en entier sous le déluge qui s'abat sur nous. Tant pis, j'ai laissé passer les 5h35-40 que j'escomptais et pose le vélo en 5h50.

    Il reste le marathon, ce n'est pas ce que je préfère mais il faut bien finir ! Il pleut : lunettes de soleil, casquette ? Je décide de ne prendre que la casquette. Je pars prudemment, en contrôlant au cardio mon effort aux alentours des 130-135 pulses. Je ne peine pas trop et suis donc régulier, ayant fait le choix de m'arrêter systématiquement à chaque ravitaillement : une gorgée de coca+deux gorgées d'eau. Evidemment, lors de ces premiers kilomètres, je me fais doubler par des quantités astronomiques de concurrents. Pas grave. Je vais d'ailleurs en récupérer une bonne partie au fur et à mesure des tours, les uns marchant, les autres vomissant à qui mieux mieux. 

    Ironman France 2014, après quelques mois de préparation

    Je commence à avoir plus de mal après le semi et la perspective de voir, sur chaque aller, Carole et Alexandra me fait du bien. Ca me fixe un autre objectif que celui d'aller boire au ravito suivant. Le soleil est revenu maintenant et il fait vraiment chaud. Je me cache sous ma casquette que j'arrose régulièrement. Lorsque j'entame le dernier tour, mes jambes sont vraiment dures. Repartir après chaque arrêt me demande plus de volonté (que je n'ai plus vraiment) et je n'ai plus qu'une envie : arriver. Aux tours précédents, je rêvais en voyant la marque des 35 kilomètres mais je ne savais pas alors que ce serait le plus dur de la course. Il faut tenir. Je vois que je vais pouvoir faire moins de 4h20, peut-être. Je passe à côté des filles, je suis un zombie désormais. Carole essaie de me relancer en courant de l'autre côté des barrières mais elle va largement trop vite pour moi.ouch

    Enfin, après un dernier kilomètre de calvaire, j'atteins la dernière ligne droite, je vois l'arche d'arrivée. Ca y est, c'est fini, 11h33, 4h08 au marathon.

    Ironman France 2014, après quelques mois de préparation

    Je suis surtout content que ce soit terminé, même si je sens que mes dernières forces se sont envolées d'un coup : ça va être dur de récupérer mes affaires et de rejoindre l'hôtel. Il y a des choses à revoir, mais pas maintenant : je suis en moins de 12h, c'est le principal. Evidemment, une nouvelle averse vient célébrer mon arrivée... Mon corps se grippe, petit à petit, ça va être dur de marcher dans les prochains jours !

     

    Heureusement, mes accompagnatrices gèrent tout, je crois que, sans elles,  je serais encore sur un banc dans Nice à l'heure qu'il est.

    Merci à tous pour vos encouragements !

     

     

     


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  • Relais de la monétique 2013Nous aimons bien terminer notre année sportive avec cette course en relais. Nous n'y étions pas l'an passé pour deux raisons : elle n'avait pas lieu, déjà, et ensuite j'avais le bras dans le plâtre. 

    C'était donc notre retour dans la forêt de Fontainebleau autour des installations équestres du Grand Parquet. Nous avions essayé, cette fois-ci de motiver quelques camarades de club (et autres) à nous suivre pour partager l'effort, certes, mais surtout les pizzas de Jojo à la fin. C'est ainsi que, arrivés dès 8h30, nous avons retrouvé David, Yann, Florian et Fabien (que nous compterons encore du club même s'il nous quitte, ce renégat !).

    Comme d'habitude, nous étions là sans prétention : Carole n'a pas été trop motivée en course à pied ces dernières semaines, en plus elle a eu mal aux genoux, et moi j'ai vraiment relâché suite au Ch'triman. Donc, une équipe de bras cassés !

    Le format, en plus, est particulier : un relayeur effectue le premier tour de 10km, le second fait 3 tours (donc 30km) en VTT et on termine "en couple" avec un VTT pour deux sur un Bike&Run. Notre stratégie n'a pas changé : Carole fait la première course à pied, je fais le VTT, et ... on finit comme on peut. 

    Après 20 minutes d'échauffement, je laisse Carole partir à pied. Une quarantaine de minutes à attendre. Finalement, ma relayeuse s'en sort bien et réapparaît sur la zone de départ au bout de 47 minutes. C'est parti pour mes 3 petits tours de VTT. C'est ma première séance de décrassage de poumons depuis bien longtemps. J'essaie de stabiliser mon effort, ce qui devrait être possible : le parcours n'est pas vraiment accidenté ni technique. Seule petite bévue : je loupe la même signalisation au premier et au deuxième tour. Je perds donc un peu de temps (pour le demi-tour) mais pas trop. Au final, je suis assez régulier avec 27 minutes à chaque tour.

    Relais de la monétique 2013

    Je reviens au parc, et là, ça va être une autre affaire : il faut courir ! 10km de bike and run, ça va être long... Je laisse Carole partir à pied, le temps de baisser la selle pour Madame et de changer de chaussures. Je reviens sur elle à la sortie de la zone équestre, et quelle n'est pas surprise d'apercevoir au détour d'un virage David et Florian ! Florian doit avoir mis 10 minutes de moins que Carole sur la première course à pied : alors, soit David a subi une crevaison, soit il a trouvé des champignons... Je comprendrai ensuite que David et Florian n'étaient pas au mieux, un méchant virus invasif étant en train de s'installer. 

    En attendant, il faut courir. Je ne suis pas au mieux, et je commence à ressentir une petite hypo... Oups, j'ai oublié de m'alimenter sur le vélo ! Erreur de débutant. Je m'empresse de manger une barre, mais ça risque d'être un peu tard pour retrouver une foulée correcte. Je ne dis rien à Carole, mais elle doit bien se rendre compte que je n'avance pas vraiment. Comme elle ne veut pas faire les montées en VTT, ça me permet de me reprendre un peu, mais pas suffisamment à chaque fois. Au bout de 20 minutes, je commence à mieux aller. Je laisse le vélo à Carole qui ne me voit pas tourner à droite (au même endroit où je me suis déjà trompé 2 fois) et file droit devant.

    Relais de la monétique 2013Relais de la monétique 2013

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le temps qu'elle s'en rende compte, qu'elle fasse demi-tour, récupère le circuit, double les équipes intercalées et revienne sur moi, il s'est passé pas mal de temps. Elle me rejoint en me disant qu'une équipe mixte est en train de nous rattraper. Pfff, il va falloir faire semblant d'accélérer ! C'est embêtant, ça. Bon d'accord, on appuie un peu plus les relais. On finit la course comme ça, en un peu moins de 3 heures. Au final, on est 2ème équipe mixte, ce qui est un résultat exceptionnel au regard de nos ambitions.

    Direction la pizza, on ne l'a pas volée, celle-là !

    Relais de la monétique 2013

    La saison 2013 est terminée puisqu'on n'accompagnera pas Georges (le papa de Carole) sur le marathon de La Rochelle, cette année (dommage qu'il ne retente pas l'aventure !).

    Prochaine échéance, lronman France, à Nice, le 29 juin prochain. Je crois qu'il va falloir se remettre sérieusement à l'entrainement d'ici là.


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  • Rayon bleu 2013, le chemin des damesUn titre composé de deux éléments qui ne sont pas nécessairement liés, et pourtant !

    Ce week-end, on était à Reims pour que Carole puisse participer à la cyclo réservée aux collaborateurs ACCOR. Tous les deux ans, ils se réunissent à l'invitation du créateur historique du groupe, Paul Dubrule : on peut visiblement être passionné de vélo et richissime... Au programme : 140km et 1500m de dénivelé positif, une grande première pour Carole ! 

    Après quelques retournements de situation, j'ai appris 4 jours avant que je pouvais l'accompagner. Donc, vendredi soir, je récupère Carole au passage et on file vers le Novotel de Reims. L'ambiance Accor, hotellerie et compagnie, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé mais il faut savoir s'adapter. Un bon repas, quelques discussions autour du vélo et puis au lit.

    Samedi, petit déj à 6h00 pour cause de départ à 8h30. Après la photo de groupe, on se dirige tranquillement vers la ligne de départ. Chaque participant a un maillot Accor (sauf moi, je suis trop petit ou les maillots trop grands !), ce n'est pas facile de vérifier si Carole me suit dans ces conditions. Ah oui, je ne l'ai pas précisé, je ne fais pas vraiment la course, je suis poisson-pilote de ma femme. 

    Sitôt le départ donné, sans partir vite, j'essaie d'imposer à Carole un rythme de course. Je pense à ce moment-là que c'est la meilleure façon de constituer un petit groupe dans lequel elle pourra s'abriter (ce sera toujours mieux que derrière mes épaules de gringalet). Le parcours est assez vallonné, je temporise dans les côtes et mène l'allure le reste du temps. Très vite, je dois me rendre à l'évidence : c'est con, un cyclo, encore plus quand il croit qu'il est un mec viril ! Je ris un peu sous cape quand je les vois essayer d'accélérer à chaque fois qu'ils se rendent compte que Carole est une femme : "Ben oui, normal, on va pas rester dans un groupe avec une fille !". Ils se sentent obligés de relancer devant nous dans le haut des côtes, je les relaie donc avec Carole dans ma roue et, systématiquement, dans le haut du faux-plat suivant, quand je me retourne : il n'y a plus que Carole derrière moi... A ce rythme, avec la succession des bosses, la sélection par l'arrière opère et on se retrouve vite à 3. Ca fonctionne bien jusqu'au 70ème km. Là, Carole a du mal dans la côte et on voit s'échapper notre coéquipier germanique. Tant pis.

    Rayon bleu 2013, le chemin des dames

    Surtout, cela correspond au moment où on se prend le vent de face, il faudra s'y habituer, ça va durer. Je vois la moyenne baisser rapidement : de 32, on descend à 30, puis 29km/h. Les derniers km ne sont pas plus faciles avec les bosses les plus dures. Carole s'accroche. J'avais parié la veille sur un objectif de 5h00, ça risque d'être juste. Pour le classement féminin, on ne sait pas trop. Vu le départ qu'on a fait, ça m'étonnerait qu'il y ait beaucoup de filles devant.

    Rayon bleu 2013, le chemin des dames

    Finalement, il n'y en avait pas : Carole gagne ce classement avec 23 minutes d'avance sur la 2ème, en 4h59 ! Surtout, elle est 34ème, ça veut dire que la plupart des hommes qui la toisaient au départ ou, pire, ceux qui tentaient d'accélérer quand ils la voyaient dans les 30 premiers km sont loin de l'arrivée. 

    Pourtant, toute la journée, on a emprunté des routes parsemées de cimetières militaires nous rappelant l'âpreté des combats de la Première Guerre mondiale. Evidemment, ils sont tous remplis d'hommes tombés au combat avant de tomber dans l'oubli. Le Chemin des dames reste l'itinéraire incontournable des visites mémoriales en Champagne. Cela résume assez bien la manière dont j'ai vécu cette journée.

     


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  • Ch'triman 2013: après la pluie...On était (Carole et moi), dimanche 25 août, au Ch'triman sur la grande base nautique de Gravelines (et ses environs). C'était l'objectif de mon année sportive (juste avant mes 40 ans) et, après ma fracture du coude, le virus intestinal avec passage à l'hôpital, et enfin le staphylocoque doré, ce n'était pas gagné d'avance.

    Pour le vélo, je pensais que ça passerait nécessairement mais encore fallait-il ne pas trop s'emballer. A pied, je n'ai sans doute pas assez couru cette saison mais je suis arrivé sans blessure. En natation par contre, j'ai rarement fait un entraînement de plus de 3000m, donc je ne savais pas trop à quoi m'attendre... Comme c'était ma première fois sur distance Ironman (donc 226km), j'avais décidé de vraiment gérer le début de course : laisser passer la natation, ne pas dépasser les 145 pulsations en vélo (sur les conseils de Benoît), tenter de survivre sur le marathon, ensuite.

    Heureusement, je n'étais pas seul, ce week-end : Carole était inscrite sur le 113, et puis nous étions en compagnie de Clélia (sur le 113) et Mickaël (sur le 226). Ca m'a enlevé une partie du stress car Mickaël est très aguerri sur ce genre de distance, et donc j'ai suivi ses conseils.

    Après 6 semaines de chaleur partout en France, il fallait bien que ça arrive : il devait pleuvoir les 24 et 25 août (comme d'habitude, j'allais dire). Heureusement, je ne me rendais pas trop compte de ce que représentait ce type d'effort ni les quantités de pluie qu'il peut tomber en une journée dans le Nord, alors je me disais qu'il valait mieux de la pluie qu'une canicule. J'ai assez vite déchanté dès le samedi. Il ne pleuvait pas : c'était des trombes d'eau ! Nous avions prévu de rouler et courir un peu le matin : annulé ! On est donc partis en voiture pour repérer le parcours vélo : on a abandonné au bout d'à peine 50km car on n'arrivait pas à voir les flèches au sol tellement l'eau s'accumulait... Ambiance, ambiance... A ce stade, on n'avait même plus envie de regarder les prévisions météo, qui se contredisaient toutes. 

    Derniers préparatifs, dernier repas de pâtes. 

    Au lever, à 4h00, j'ai l'impression que je n'ai pas dormi de la nuit mais je ne me sens pas du tout fatigué. J'avale mon gatosport avec mon thé pendant que Mickaël "tourne" aux pâtes. On laisse les filles dormir quelques heures encore puisque leur départ n'est qu'à 13h.

    Bonne surprise, quand on sort pour rejoindre la voiture, il ne pleut pas. Pourvu que ça dure ! 

    A 7h00, c'est le départ : 3800m en un aller-retour pour commencer. Je me suis juste un peu échauffé à sec, donc je ne force pas. L'eau n'est pas froide, j'essaie de profiter de ce qui risque d'être le meilleur moment de la journée malgré mon peu d'enthousiasme pour la natation. Au bout d'un moment, le soleil se lève (le vrai soleil !), je prends ça comme un bon présage. Comme on n'est qu'une centaine au départ, je nage seul et je suis donc obligé de me repérer seul. J'ai l'impression que, pour une fois, je nage à peu près droit. Je ne force pas, je n'ai pas assez nagé pour ça et c'est après 1h18 que je m'extrais de l'eau. Surprise agréable : Clélia et Carole sont venues nous encourager ! Tranquillement, je m'équipe et enfile mon coupe-vent pour éviter le mal au ventre. C'est parti pour les 180km de vélo !

    Dès les premiers km, une moto de l'organisation me rattrape et me dit qu'il y a eu des problèmes avec les premiers, que des signaleurs se sont trompés : "il ne faut pas les écouter et suivre les flèches au sol !" Ca met en confiance... je me sens bien, je m'oblige cependant à respecter ce que j'ai prévu : le vélo à 70% pour ne pas s'entamer pour la suite. Ce n'est pas évident : le parcours est super roulant, lors du premier tour, il n'y a pas encore de vent... Je n'ai qu'une envie : appuyer sur les pédales. Mais non, 145 pulsations maxi. Ca me fait rouler à 33-35km/h, ça reste honnête donc je finis par accepter cette allure de sénateur. Je me rends compte que c'est suffisant pour reprendre des concurrents, même si c'est un peu laborieux (ça ne fait pas un gros différenciel de vitesse !). Première côte, sur le petit plateau pour tourner les jambes : OK. Au 35ème km, un faux-plat avec un vent un peu défavorable : je rentre sur un petit groupe juste au sommet et, comme on tourne à 90° dans le haut vers un chemin dégueu, plein de gravillons, je ne fais pas un dépassement de barbare pour éviter la crevaison. Je les double juste après puis reprends mon allure. Là, j'entends une moto, un coup de sifflet. Je me dis : "Tiens, un arbitre qui trouve que les gars que je viens de doubler ne respectent pas les distances règlemententaires !" Mais cette moto remonte jusqu'à moi : l'arbitre, qui ressemble à une gamine me tend un carton noir et me dit : Drafting". Je tombe des nues : le vélo, c'est mon point fort, qu'est-ce que je vais aller m'abriter derrière des types qui roulent moins vite que moi ? Je lui demande pourquoi et, pour toute réponse, elle fait signe au pilote de la moto d'accélérer. Là, j'ai un peu les nerfs. Je la maudis avec les termes les plus fleuris à ma disposition. Je mets du temps à me calmer, je réussis à prendre ça avec un peu de recul : ça me fera 6 minutes de repos au départ de la course à pied...

    Fin du premier tour : j'ai mis 2h50. Je suis presque étonné et me dis que ce serait bien de maintenir cette allure, sauf que le vent est alors en train de bien se lever. C'est plus dur, certes, mais ça ne se ressent pas sur l'allure. Je commence par contre à en avoir marre des grandes lignes droites, il va être temps que ça se termine. je rejoins le parc en 5h40. Je trottine un peu et, stupéfaction, je n'ai presque pas mal aux jambes. Au passage, je vois Chris et Medhi qui ont fait le déplacement pour accompagner un ami : ça fait du bien de voir des visages connus.

    Il ne me reste plus que 42km. Avant ça, je fais un petit tour dans l'enceinte pour ma pénalité : 6 minutes, j'en profite pour m'étirer. Je discute avec l'arbitre, finalement ça passe vite. 

    Je prends une petite allure, pensant pouvoir la tenir très longtemps, le plus longtemps possible. Je me mets dans la tête que je dois courir de ravitaillement en ravitaillement: ça ne fait plus 42km mais 16x2.5km + quelques minutes de bonheur, ce qui est déjà plus envisageable. Lors des 10 premiers km, je ne vois quasiment personne et j'attends avec impatience que les concurrents du 113 arrivent pour que je puisse croiser des visages connus. En attendant, j'essaie de calculer à quel moment je verrai Mickaël et son camarade de club Ludo. Ca me met du baume au coeur, même si tout le monde commence à faire une tête d'enterrement. Au 15km, je commence vraiment à ressentir la douleur, une douleur sourde, profonde. Il reste un tour à faire comme ça... Je boucle le premier tour en 2h10. Je trouve ça acceptable.

    Dès le début de la seconde boucle, je suis doublé par les furieux du 113. Le premier visage connu est Jérôme, le président du club de Vendôme, et j'ai l'impression qu'il vole ! Au 27ème, c'est Clélia qui me rattrape. Elle aussi, j'ai l'impression qu'elle me dépose ! En fait, il faudra attendre longtemps avant que ça ne le fasse plus de manière systématique. J'espère maintenant voir apparaître Carole. Je fais un calcul rapide, ça devrait se passer un peu avant le demi-tour. En attendant, je suis dans une mauvaise passe. Je n'avance plus. Je cours encore, mais je reste sur place. J'applique le conseil de Julien: "garder le sourire", et ça marche, je me sens mieux. Je croise Ludo, Vincent, on se tape dans la main. Ca fait du bien, je me sens un peu plus vivant. Mickaël arrive, je loupe sa main : là, il va falloir que je prenne un peu plus de sucre au prochain ravito ! 

    Au demi-tour, Carole n'est toujours pas à l'horizon. Je regarde ma montre : ce n'est pas normal... Quand je la vois enfin, il ne me reste plus que 7km. Par contre, elle a une drôle de tête : elle me dit qu'elle est en hypo. Quelque part, ça me rassure (je sais, ce n'est pas logique !) car j'avais envisagé surtout la chute en vélo, l'hôpital..., Alors une hypo !

    Au 38ème, je trouve la force d'accélérer et ça tient : l'odeur de l'écurie, sans doute. Je termine en 11h50, heureux d'en finir. Ce n'est pas le chrono du siècle mais je suis content d'être allé au bout. Mickaël est déjà là depuis de longues minutes, j'ai alors l'impression qu'il est super frais (bon, c'est tout relatif !). Je file au ravito : il n'y a pas grand chose d'appétissant, un coca, un Tuc et un pain au lait : ça devrait suffire !

    Carole arrive quelques minutes plus tard et termine son long calvaire après ses problèmes intestinaux et son hypoglycémie (ça va un peu de paire !) en 6h29.

    Place à la récup' et aux courbatures en attendant la rentrée ! On gardera quand même un oeil sur le live du Challenge Vichy, la semaine prochaine, où Stef T et Greg (deux anciens du TCSQY) seront sur la distance mythique. A vous les gars !

     

     

     

     

    Ch'triman 2013: après la pluie...

     

     

     


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  • Le triathlon de Chantonnay, c'était, le 13 juillet, la deuxième étape dans la préparation vers le Chtriman 226 de Gravelines. 

    Seulement le deuxième triathlon de l'année, il était là pour vérifier un certain nombre de choses : se rassurer un peu en natation, vérifier que l'hydratation passe bien en vélo, valider les sensations en course à pied, et aussi oublier les ennuis physiques des 10 mois qui viennent de passer.

    Ca, c'était surtout pour moi. Carole s'est retrouvée également inscrite sur l'épreuve car elle préfère participer à la fête plutôt qu'attendre pendant des heures que je finisse dans un état lamentable. Au moins, on est deux dans cet état, de cette manière, pas un pour rattraper l'autre!

    Au programme du samedi, on avait 1.9km de natation en une boucle dans un beau plan d'eau, puis 3 tours de 32km chacun avec ce qu'il fallait de vent et de soleil, et enfin 3 tours d'une course à pied pas facile pour un total de 21km. On était 380 à vouloir s'élancer sur la distance et, au milieu de tout ce monde, on a retrouvé les Vendômois Mick (ici avec Carole) et Vincent.

    Triathlon de Chantonnay, un week-end ensoleillé en Vendée

     Le départ est donné avec un peu de retard vers 10h15. Ca ne nous dérange pas trop de rester un peu plus longtemps dans l'eau puisqu'on sait qu'on aura bien chaud le reste de la journée... A la sortie de l'eau, je regarde ma montre: 36 minutes, sans trop forcer. Il me reste à gravir la sympathique côte pour rallier le parc à vélo. Il me faudra 4 minutes de plus avant d'être prêt à partir pour la seconde partie de l'épreuve. Carole me suit de prêt, à seulement 2min.

    A vélo, je fais attention à ne pas me cramer, je garde un oeil sur mon cardio pour ne pas me mettre dans le rouge et je m'oblige à boire régulièrement. C'est vallonné (plus que ce que je pensais), du vent de face qui assèche bien. C'est dur, et au premier tour, deux groupes d'une dizaine d'unités me doublent. J'enrage un peu tout seul dans mon coin, ça m'énerve ces types qui trichent pour finir 150ème ! Fin du premier tour, j'ai 33.5km/h au compteur, c'est un peu trop fort, il va falloir que je me calme. C'est ce que j'essaie de faire dans les tours suivants. Je reprends quand même une bonne partie des blaireaux qui m'ont doublé en draftant au premier tour. Je repose le vélo en un peu moins de 3h00 pour ces 96km. Pendant ce temps, Carole applique la tactique qu'elle s'est fixée : 1 tour pour découvrir, 1 tour pour accélérer, 1 tour pour récupérer en attendant la course à pied. Elle finira un peu plus tard, en 3h42.

    C'est donc parti pour la course à pied sous un soleil de plomb. Je découvre le parcours : ça monte , ça descend, dans les pierres, sur le bitûme, dans l'herbe. Pfff. heureusement, on retrouve des ravitaillements un peu partout. Je pars sur un petit rythme, avec l'idée d'accélérer au fur et à mesure. Et dans une descente, je ne sais pas ce qui se passe, je me contracte sûrement, et je me retrouve avec le souffle coupé avec un point super douloureux au niveau des côtes. Je sers les dents, j'essaie de continuer comme ça. P*****, ce n'est pas possible, je suis obligé de m'arrêter, de marcher. J'essaie de masser, mais masser quoi ? Ca ne passe pas. Je repars en courant comme un grand-père, c'est que ça me plie en deux, cette saloperie ! A la fin du premier tour, le concurrent juste devant moi enlève son dossard et abandonne. Un instant, je me dis : "Je fais la même chose? ... Non, j'ai fait 400km pour venir, hors de question, je continue, quitte à marcher jusqu'à la fin." Je repars pour mon chemin de croix. Je m'attends à être doublé par Mick, Vincent, Carole.. Je ne compte même plus le nombre de personnes qui me doublent, 60 peut-être, un vrai défilé ! Au milieu du second tour, Carole me dépasse et me fait signe de prendre sa foulée. "Elle est marrante, elle ! J'aimerais bien, mais c'est pas gagné !" Mais bon, quand même, c'est Carole. Je sais qu'elle ne va pas trop vite, et surtout qu'elle est très régulière. Si j'accroche un peu, peut-être que je pourrai la tenir quelques km. Je me câle derrière elle, j'essaie de mimer sa foulée rasante. J'ai toujours mal mais je tiens. Elle manque de me lâcher lors du ravitaillement suivant, alors je fais l'effort de revenir derrière elle. Heureusement qu'elle est là. C'est marrant comme ça fait du bien de voir un visage connu quand ça ne va pas bien !

    Petit à petit, je me relâche un peu et ,ô miracle, ma douleur s'appaise. Je fais attention, je sens que c'est fragile mais ça va mieux. Je peux même me replacer devant Carole. Je sens que désormais je pourrais accélérer et retrouver mon allure "normale" mais il ne reste plus que 5km donc je ne vais pas abandonner celle à qui je dois de ne plus être un train d'errer dans un chemin isolé de Vendée, d'autant plus que j'en ai presque fini, mais pas elle (encore un tour). Avec un petit pincement, je me dirige vers l'arrivée alors que Carole s'engage vers ses 7 derniers km. Au final, 5h44. mon chemin de croix à pied aura duré 2h06. Je crois que c'est un record, en ce qui me concerne... Je ne suis pas ravi de ma course, mais elle est riche d'enseignements.

    J'apprends que Mick est arrivé depuis 30 min après une belle course à pied en 1h40, bravo ! On sent l'expérience du vieux loup de mer.

    Carole va fléchir un peu dans le dernier tour (mais pas autant que moi, quand même !) et termine en 6h27. Elle se retrouve 9ème féminine, à son grand étonnement, après avoir servi d'infirmière pendant plus d'un tour.

    Triathlon de Chantonnay, un week-end ensoleillé en Vendée

    On a toujours besoin d'une plus petite (et ce n'est pas facile à trouver) que soi !

    Maintenant, une semaine de récupération, avant de mettre un dernier coup de collier pour aller affronter la distance qui fait "un peu" peur à Gravelines, le mois prochain.


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